Pour que nous ayons un avenir

Réflexions sur qui nous sommes et notre avenir.

2005/12/29

Pierre Boulle: un auteur racialiste.



Poursuivons…

Par la manipulation des courrants de pensée au 20ème siècle, l’homme européen s’est vu imposer une moralité contre-nature qui le pousse nécessairement à sa perte. Bien des gens perspicaces ont vus venir la chose et compris le péril démographique qui emportera la race blanche occidentale.

Pierre Boulle, par exemple, exprime de manière particulièrement originale, ces préoccupations de nature racialiste.


Cette lecture s’inspire d’un essai paru sur ce site web :http://www.nationalvanguard.org/story.php?id=2461¸

Pierre Boulle est né en France en 1912. Il vécut en Malaisie, opérant une plantation de caoutchouc. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il combattit en Indochine, à Malaya et Singapore. Il possède donc une bonne connaissance du monde oriental. Deux de ses romans, Le Pont de la rivière Kwaï et La Planète des singes, furent adaptés au cinéma avec grand succès. Je le recommande fortement, capable de nouer une intrigue hautement originale, il incite à réfléchir sur le monde contemporain. De plus je lui prête une compatibilité avec ma façon de voir les relations entre les différents groupes humains.

Pierre Boulle s’interroge sur l’avenir de l’Occident, sur la validité de ses valeurs et semble croire en sa vulnérabilité face aux autres races, orientales en particulier.

Je vais me trouver à révéler beaucoup de l’intrigue et des dénouements de ses romans (exceptées les chutes finales qui sont souvent très recherchées et spectaculaires), vous êtes prévenus.


Le Pont de la rivière Kwaï

Durant la Seconde Guerre mondiale, des soldats britanniques sont faits prisonniers par les Japonais et menés à un emplacement sur la rivière Kwaï où doit être érigé un pont pour y faire passer une voie ferrée. Le Sergent Nicholson confronte les manières de faire nippones, autant du point de vue des techniques de construction, que sur le traitement des prisonniers. Se faisant, il se trouvera à générer un paradoxe qui médusera les observateurs britanniques ayant reçu l’ordre de faire sauter l’ouvrage.

Exposant le décalage entre l’Orient et l’Occident, Boulle décrit la méthode primitive, purement empirique des japonais, qui consiste à créer un assemblage de pièces de bois sans plan préétabli, solidifié au grés des observations. L’auteur fait remarquer que l’attitude occidentale de préparer soigneusement une réalisation, en maîtrisant les lois de la matière de la façon la plus approfondie, maîtrise qui sera traduite par un plan aussi précis que possible, n’est pas la moindre de ses réalisations.

Par ailleurs, avant que les officiers britanniques ne soient rétablis dans leur supériorité hiérarchique par rapport à leurs hommes, le travail n’avançait tout simplement pas, continuellement entravé par le sabotage généralisé.

À la suite de maintes négociations, Nicholson réussit donc à apporter au chantier, ce double avantage. Une main-d’œuvre prise en mains, concrétisant un plan parfaitement précis reposant sur la science. Le pont sera complété à temps et montrera des qualités exceptionnelles pour une réalisation de ce genre en pleine jungle. Ce faisant, il aura aidé l’ennemi d’une façon sans commune mesure et ce sans même s’en rendre compte, apparemment. Contrairement à la version cinématographique édulcorée, Nicholson collaborera jusqu’à la mort avec la nation qui torture ses hommes.

Il y a quelque chose qui cloche dans cette situation et cela n’échappera pas au regard critique de Clipton, un médecin britannique prisonnier lui-aussi, chargé du soin des soldats. Il oscille entre l’admiration et l’irritation la plus aiguë. L’attitude de Nicholson l’exaspère, mais la droiture de ses principes à la fois l’impressionne. Il ne réussira pas à exprimer la synthèse complète, cette tâche étant laissée aux lecteurs.

Le roman souligne abondamment un clivage racial. Il n’y a pas d’exemple d’amitié britannico-nipponne venant transcender la haine comme il serait de mise dans toute production hollywoodienne à la sauce antiraciste obligée. Au contraire, les camps vivent un antagonisme qui ne se dément pas.

De la bouche même de Nicholson : « L’essentiel (…) c’est que les garçons sentent qu’ils sont toujours commandés par nous, et non par ces singes. Tant qu’ils seront entretenus dans cette idée, ils seront des soldats et non pas des esclaves ».

Alors que Saïto menace les officiers à la mitrailleuse, un soldat s’adresse à Clipton : « Doc, ils ne vont pas!… Ce n’est pas possible! Ce singe jaune n’osera pas?… Et le vieux qui s’entête! »
Lorsqu’un britannique en mission de reconnaissance pour la destruction du pont revint raconter ce qu’il a vu, il dira : « Si vous aviez vu l’allure de ces sentinelles, sir ! Des singes déguisés. Une façon de traîner les pieds et de se dandiner qui n’a rien d’humain… »

Saïto fera un discours où il répétera à satiété, combien il hait les Britanniques. Les Japonais sont eux persuadés de leur ascendance divine. Lui prêtant une gestuelle des plus agressives, Boulle commente ainsi : « La brutalité de ses expressions et de ses gestes désordonnés devait cependant être attribuée à un reste de sauvagerie primitive. »

Le roman met indéniablement en scène la concurrence de deux civilisations définies sur une base raciale.

À propos de Nicholson : « Le résultat d’ensemble en arrivait à affecter seul son esprit, symbolisant et condensant en une structure vivante les efforts acharnés et les innombrables expériences capitalisées au cours des siècles par une race qui s’élève peu à peu jusqu’à la civilisation. »

De la bouche de Nicholson : « Vous savez, Reeves, je compte vraiment sur vous. Vous êtes ici le seul homme techniquement qualifié, et je vous laisserai une très grande initiative. Il s’agit de démontrer notre supériorité à ces barbares. »

Et aussi : « Il était dans leur nature occidentale de fournir loyalement un effort considérable en échange du pain quotidien, et leur sang anglo-saxon les poussait à orienter cet effort vers le constructif et la stable solidité. »

Lorsque Nicholson s’engage sur le pont fini, l’auteur d’écrit ainsi son état d’âme : « En paix avec sa conscience, avec l’Univers et avec son Dieu, les yeux plus clairs que le ciel des tropiques après un orage, goûtant par tous les pores de sa peau rouge la satisfaction du repos bien gagné que s’accorde le bon artisan après un travail difficile, fier d’avoir surmonté les obstacles à force de courage et de persévérance, orgueilleux de l’œuvre accomplie par lui-même et par ses soldats dans ce coin de Thaïlande qui lui semble maintenant presque annexé, le cœur léger à la pensée d’avoir été digne de ses ancêtres et d’avoir ajouté un épisode peu commun aux légendes occidentales des bâtisseurs d’empires, fermement convaincu que personne n’aurait pu faire beaucoup mieux que lui, retranché dans sa certitude de la supériorité dans tous les domaines des hommes de sa race, heureux d’en avoir fait en six mois une éclatante démonstration, gonflé de cette joie qui paie toutes les peines du chef lorsque le résultat triomphant se dresse à portée de la main, savourant à petites gorgées le vin de la victoire, pénétré de la qualité de l’ouvrage, désireux de mesurer une dernière fois, seul, avant l’apothéose, toutes les perfections accumulées par le labeur et l’intelligence, et aussi de passer une ultime inspection, le colonel Nicholson s’avançait à pas majestueux sur le pont de la rivière Kwaï ».

Quel sens tiré de tout cela ?

Que l’Occident possède en propre, des facultés qui lui sont exclusives. Ce n’est pas seulement une aide ponctuelle que Nicholson amena à l’Orient, il contribua à lui livrer un facteur central de la domination occidentale, qui sera mis à profit comme nous le savons par ces tigres économiques, sans qu’ils n’eurent à faire l’effort de le découvrir eux-mêmes.

Après son triomphe sur Saïto et pendant sa visite du chantier où maintes déficiences étaient enregistrées, Nicholson exprima ses commentaires : « Ces gens-là, je veux dire les Japonais, sont tout juste sortis de l’état de sauvagerie, et trop vite. Ils ont essayé de copier nos méthodes, mais ne les ont pas assimilées. Enlevez-leur les modèles et les voilà perdus. Ici, dans cette vallée, ils sont incapables de réussir dans une entreprise qui demande un peu d’intelligence. »
Clipton semble critique envers cet occident, résolument de son côté, mais pas du tout rassuré sur son avenir jusqu’à ce que : « Quand à Clipton, il fut définitivement convaincu de sa naïveté première et mesura humblement la dérision de l’attitude sarcastique par laquelle il avait accueilli l’application des méthodes industrielles modernes à l’édification du pont de la rivière Kwaï.

Il fit en lui-même amende honorable, avec son habituel souci d’objectivité, mêlé à un certain remords de s’être montré aussi peu perspicace. Il reconnut que les pratiques du monde occidental avaient abouti, en cette occasion, à d’incontestables résultats. Il généralisa à partir de cette constatation, et en arriva à conclure que ces pratiques doivent « toujours » se montrer efficaces et toujours amener à des « résultats ». »

C’est une conversion à contre-cœur et momentanée à l’acceptation de valeurs transcendantes et universelles. Car quelque chose cloche encore. Cette contemplation des valeurs universelles perd l’Occident. Cet idiot de Nicholson croit qu’il vient conquérir la Thaïlande alors qu’il vient d’aider l’ennemi dans son effort de guerre. De plus, il contribuera à l’éducation à la science occidentale, d’une race qui gardera pour elle, les avantages qui lui sont propres : la capacité d’imitation, le conformisme social et l’abnégation asiatique.

Nicholson me fait penser à la sottise d’un Roméo Dalaire qui maudit sa nation de ne pas s’être portée au secours d’Africains qui s’entretuaient entre frère de race. Et encore, nos élites actuelles ne vivent même pas dans cette confusion dont fait preuve Nicholson chez qui subsiste encore un fort penchant racialiste, la fierté anglo-saxonne.

Par ailleurs, ce roman contredit le mythe que seul la race blanche connaît le racisme et que le mal n’a toujours émané que du blanc envers le non blanc. Les prisonniers britanniques exécutent leur travaux vêtus seulement d’un triangle de tissus fixé autour de la taille ! Ils subissent, eux des Blancs, la flagellation et la brutalité aux mains des geôliers japonais.

Elle est généreuse la race blanche et elle se laisse sucer le sang par mille et une races qui le sont beaucoup moins !


Les Jeux de l’esprit

Des hommes de science, au cours d’une réunion amicale, se révoltent devant l’inanité des dirigeants politiques exposée à la télévision qu’ils regardent. Sur la conviction que « c’est intolérable ! » et que « cela ne peut plus durer » ils décident d’agir et de lancer une campagne pour convaincre l’opinion publique de ce constat et pour proposer leur solution, un gouvernement scientifique.

Tous les problèmes de gestion des sociétés humaines pouvant être résolus par la science, il suffirait de confier aux scientifiques la direction d’un gouvernement mondial, pour amener la société parfaite. Un comité de prix nobels est donc créé pour veiller à l’organisation d’un concours pour déterminer le chef de ce gouvernement.

À son issue, le gouvernement fut formé et tous les problèmes qui accablent notre monde actuel furent effectivement réglés comme prévu. Mais cela aura été la tâche la plus simple du nouveau pouvoir, car un phénomène aussi étrange qu’imprévu va bientôt se manifester. Une vague de suicides alarmante va se développer et même la famille du président mondial va être touchée. Il sera expliqué que certainement, dans un monde privé de défi, l’absence de buts à atteindre pour l’homme commun mène à l’ennui puis à la neurasthénie.

On se résolut donc à organiser des jeux pour divertir les masses. Des jeux meurtriers, de plus en plus barbares et extravagants. Le tout se termine dans la farce, même les plus rationalistes à l’extrême y perdent complètement la tête.
C’est le moins racialiste peut-être de ses romans. Mais il n’en comporte pas moins de nombreux aspects.

Premièrement, soulignons son réalisme racial. Ils sont treize à atteindre la finale du concours pour la présidence. Les quatre sur lesquels il y a insistance sont Fawell, un américain, Yranne, un français, Zarratoff, un russe et Betty Han, une chinoise. Mais, où sont les Africains ? Pas d’Africains ! C’est ce dont on pourrait s’attendre dans la réalité. Nous savons très bien que dans une production hollywoodienne contemporaine, parmi les finalistes d’un concours en vu de former un gouvernement mondial, il y aurait nécessairement au moins un noir, brillant mathématicien, cela va s’en dire.

Le seul noir du roman opère une machine avec zèle dans un laboratoire. Il prend réalité dans un récit de Fawell qui veut montrer les limitations des scientifiques dans un univers matériel dépendant du support de la société industrielle. Voici sa description : « Joë était notre machiniste. J’ai oublié son nom mais je le revois encore : un négro placide, sans culture, mais très consciencieux dans son travail. C’était la première fois qu’il commettait une négligence. » Joë avait oublié de fermer un appareil et aucuns des scientifiques ne savaient comment l’arrêter, même le plus grand des nobels. Fawell termine son récit par cette remarque : « Je n’ais pas besoin de vous répéter les injures dont nous accablâmes le malheureux… »
Pas exactement la marque de la plus grande estime quand même !


Les Oreilles de jungle

Le roman se déroule au Vietnam pendant la fameuse guerre, raconté surtout du point de vue des Vietnamiens du Nord. Pour approvisionner leur armée, des camions devaient emprunter le Chemin d’Ho-Chi-Minh au travers la foret. Les Américains avaient la maîtrise totale des airs et ces convois devaient prendre toutes les précautions possibles pour être indétectables. Malgré une exécution quasi parfaite, les avions bombardaient les convois avec une précision incompréhensible. Les Jarai, peuple montagnard primitifs de la foret, purent identifier une anomalie dans la végétation, un engin artificiel camouflé en plante tropicale. Les Vietnamiens comprirent que c’étaient des récepteurs sonores permettant à l’ennemi d’identifier par le bruit le passage de convois. Ces « sensors » qu’ils appelèrent « oreilles de jungle », permettaient à un ordinateur de révéler après analyse, la localisation exacte des camions. Des avions entraient ensuite en action pour bombarder cette localisation.

La nation assiégée eut recours à des magnétophones émettant le bruit lancinant de grillons au pied des capteurs pour couvrir le passage des convois et à d’autres endroits, le bruit de convois fictifs, dirigeant les bombardements dans des régions choisies parce que giboyantes, gagnant ainsi la collaboration des Jarai qui récoltaient les animaux morts suite aux bombardements.
Bientôt, les récoltes allaient être décevantes, car l’utilisation du Napalm rendait impossible la consommation des viandes. Les bêtes étaient calcinées. Ami, la doyenne des Jarai, proposa de diriger les bombardements, non plus vers des zones de chasse, mais vers des zones cultivables le long de la piste. La cendre des forêts brûlées était idéale comme engrais. Les jarais pouvaient cultiver le riz pour eux-mêmes, les Vietnamiens pour leur approvisionnement. Les Américains finirent par se rendre compte du stratagème et développèrent l’agent pourpre, bleu, ou rouge, des défoliants par lesquels non seulement les feuilles dans les arbres mouraient, mais aussi le sol lui même, qui devenait alors incultivable.

Comment transformer le mal en bien, cette fois-ci encore ?

Les communistes vietnamiens voulaient développer une nouvelle société modernisée. L’un des éléments les plus importants de ce grand plan, portait sur les communications. Dans la construction d’une route, la destruction de la jungle représente le coût le plus élevé. Ainsi, furent dirigés l’utilisation du défoliant le long du trajet prévu de la future autoroute. De vastes régions de jungle furent anéanties pour des décennies, le long de cette voie projetée, économisant des sommes considérables au régime.

Malheureusement, la biological warfare fut suspendue à cause de pressions écologistes en Occident. Les Vietnamiens en furent éplorés. Mais ils songèrent à une ultime tactique qui consacra les américains comme les plus parfaits dindons de la farce qui soit.

Les camps sont mis encore ici en opposition très vive. Non seulement sont-ils en guerre, mais leur différences de caractères sont mises en évidence.

L’opposition entre Jarai et Vietnamiens pour commencer. Ces derniers avaient l’habitude de mépriser les montagnards parce que plus primitifs. Les nécessités de la guerre les ont rapprochées. Ce passage relatant la rencontre entre les deux groupes démontre à la fois l’existence d’un caractère typiquement asiatique et les récriminations des Jarai :
« Là encore, l’instinct montagnard lui faisait adopter les façons des Asiatiques les plus raffinés, qui se considéreraient comme des rustres s’ils allaient directement au point essentiel, sans ponctuer la conversation de digressions, le plus souvent à caractère laudatif pour l’interlocuteur. »

Les prières jarai disaient :
« O Maître, roi du feu. Nous qui sommes ici, sommes entravés, écrasés par les Vietnamiens et par les Cambodgiens… »
« …Nous qui sommes ici ne pouvons plus bêcher, cultiver les champs, planter le paddy, détruire les herbes. Nous qui sommes ici avons eu beaucoup de morts, beaucoup de cadavres, du fait des combats. Nous qui sommes ici comptons sur votre aide et nous prosternons… » (Parlant ici des Vietnamiens contre les Américains.)
« Faites mourir nos ennemis, ceux qui sont méchants pour notre groupe, faites-les mourir à cet instant. »

Dans une fable antiraciste, le message serait au contraire que nous sommes tous semblables et que nous aspirons tous après-tout à la paix.

Les Vietnamiens se distinguent par leur subtilité, leur opiniâtreté et leur adresse à déjouer de façon presque trop simple, les assauts apparemment les plus dévastateurs. Ils raisonnent au-delà des évidences platoniques et savent mobiliser leurs masses comme s’il s’agissait d’un seul homme. Le personnage vietnamien principal est Mme Ngha, qui ne s’accorde pas le moindre repos dans sa lutte contre l’ennemi. Ses moments de détente consistent à lire des ouvrages sans liens directs avec la guerre, mais instructifs sur la société occidentale.

« Celui qui accaparait toute son attention pendant ce voyage était un essai volumineux traitant de l’esclavage de la femme, en particulier de la femme américaine, un sujet qui préoccupait depuis peu l’élite intellectuelle du monde occidental. Van, n’ayant rien à faire qu’à observer sa patronne, vit à plusieurs reprises un étrange sourire s’épanouir sur ses lèvres ».

Il s’agissait fort probablement de « The Female mystique » de l’auteur juive Betty Friedam.
La technologie occidentale, elle, s’avère extraordinaire et absolue, mais est appliquée sans la moindre subtilité, que trop prévisible.

L’Occidental est littéralement désigné comme un ennemi naïf. Mme Ngna, communique avec une antenne, au sein même d’un poste américain, situé en Thaïlande. Une jeune fille nommée Thu. Elle conquit la plus béate confiance du général Bishop, ayant menti sur la mort de ses parents attribuée aux Vietcongs, alors qu’ils ont été broyés par les bombardements américains. Que ce soit le respect paternel de Bishop, l’indifférence ou la supériorité entreprenante des officiers au bureau d’espionnage où elle collabore, les Américains se font jouer sur toute la ligne.
Il n’en demeure pas moins qu’encore aujourd’hui, le Vietnam est un pays misérable.


L’Épreuve des hommes blancs

Se déroule pendant la seconde guerre mondiale où les Japonais mènent la lutte contre l’Occident colonialiste partout dans le sud est asiatique. Sur un îlot de l’archipel malais, des exploitants d’une plantation d’hévéas, d’origine européenne, tentent d’échapper à la mort certaine, mais les indigènes refusent toute collaboration craignant les représailles japonaises.

Seule une petite fille de 9 ans échappe au massacre et se réfugie dans un petit village de pêche malais. La famille de son chef l’adopte et elle sera élevée comme une malaise. Après la chute du Japon, les Blancs reprendront possession du territoire et apprenant l’existence de Marie-Helen, firent ce qu’ils crûrent bon de faire, l’arracher à ce monde primitif pour la redonner à l’Occident et à sa mère. Les conséquences seront cependant funestes, lorsque l’épreuve des hommes blancs la détruira.

Ce roman contredit lui aussi le mythe que seul la race blanche connaît le racisme et que le mal n’a toujours émané que du Blanc envers le non blanc.

Les Japonais massacrent systématiquement les Blancs et spontanément, ils considèrent Marie-Helen comme l’une des leurs. Puis les nationalistes malais qui lutteront contre le retour des Blancs, viendront aussi pour prendre la jeune fille, puisqu’elle est blanche et donc appartient à l’ennemi. Le concept de race n’est d’aucune manière une invention de la civilisation occidentale colonialiste.

Sur les relations raciales dans l’île de Sinang : « Les deux groupements humains qui composaient la population du Sinang, n’entretenaient presque aucune relation. Parfois un boy descendait au kampong pour acheter du poisson ou des fruits; toujours le même : un Malais de Java, qui portait une croix chrétienne sur sa poitrine en témoignage de sa conversion. Les pêcheurs se méfiaient de lui. »

Les coolies sont toujours soit des chinois ou des javanais.

Marie-Helen, bien que parfaitement adaptée à la vie dans le kampong, n’en demeure pas moins blanche, par sa grâce particulière, sa beauté et son intelligence. Personne ne peut soutenir son regard aux yeux bleux et elle acquit un statut d’être supérieur. Il faut dire qu’étant la fille d’un chef de plantation, elle possède par sa lignée plutôt que seulement par sa race, ces traits de distinction.

Devant l’union de la jeune fille blanche avec un pêcheur malais, l’opinion que ce genre d’union ne donne jamais de bons résultats reviendra comme un leitmotiv.
Mais quel est cette épreuve des hommes blancs qui détruisit Marie-Helen ?
Eh bien, il s’agit de ce que les Français appellent le bachot, l’admission aux études supérieures.
Outch ! Ça ça fait mal !

Vous attendiez autre chose, n’est-ce pas ? Un baptême traumatisant, un séjour dans un couvent dominé par une mère supérieure sadique, ou un rituel païen culminant avec la mise à mort d’un enfant de couleur, pour bien réintégrer Marie-Helen dans le monde de l’ignÔble homme blanc, auraient beaucoup mieux satisfait le lecteur universitaire de gauche que vous êtes n’est-ce pas ?
Eh non ! Il s’agit plutôt de vos très chères études supérieures avec leurs sacro-saints diplômes qui sont ici mises en cause.

Nous cherchons toujours à situer l’auteur dans ses propres romans pour y découvrir son point de vue. Naturellement, il fera sienne la plus grande sagesse dont il sera capable et l’exprimera quelque part dans l’oeuve. Nous retrouvons souvent chez Pierre Boulle l’homme de science aux deux-tiers de sa vie, plutôt athée, morose et désabusé, ayant eut foie en la civilisation occidentale scientifique, mais critique sur sa valeur réelle vers la fin de sa vie. Nous avons fait la connaissance de Clipton précédemment, ici c’est le personnage de Moivre qui semble exprimer le sens ultime du roman. Le leitmotiv sur l’indésirabilité du mélange des races est de lui. Anciennement ethnologue, il s’intéressa toujours à l’évolution humaine, mais en devint de plus en plus détaché sur le plan de l’intérêt intellectuel. Il vit isolé et se consacre à l’observation du ciel nocturne grâce à un observatoire personnel.

Avant de retrouver Marie-Helen chez lui loin de la ville, il assistât à Paris aux émeutes étudiantes marquant régulièrement la période printanière, et ce dès les années cinquante. Des voitures renversées, incendiées, des femmes simples citoyennes, aux vêtements arrachés le visage ensanglanté. Ces scènes le dégouttent. Mais il trouve le moyen de leur trouver des excuses, le bachot étant une épreuve absurde de bourrage de crâne.

Cette épreuve de l’homme blanc fait la contre-partie d’une autre épreuve, celle des Malais.
Lorsque les nationalistes viennent pour prendre Marie-Helen, celle-ci veut les convaincre qu’elle n’est pas blanche mais aussi malaise que tous les autres. On lui fait donc subir une épreuve, où un vieux futé l’interroge longuement sur les mœurs indigènes. Elle commença par montrer ses cheveux dénoués, puisqu’il doit en être ainsi pour que les récoltes de riz soient bonnes, récoltes effectuées, ajoute-t-elle, avec une petit couteau et non une facile, pour ne pas effrayer l’âme du riz. Elle répond à toute la série de questions précises, bien au-delà du nécessaire.

Ce n’est cependant nullement la réussite de ce test qui sauva Marie-Helen, mais plutôt sa promesse de se marier avec Moktuy le fils de son protecteur.

Le parallèle avec le bachot était évident. Son importance de vie ou de mort en regard du statut social, son caractère exhaustif et pointilleux. Mais pourquoi l’épreuve des Malais est-elle aimée et respectée par Marie-Helen, mais celle de l’homme blanc, le bachot, la révulse au point de la rendre malade ?

Ne s’agit-il pas du fait que l’épreuve malaise est en symbiose avec un mode de vie naturel, en connexion avec les besoins biologiques d’un groupe ethno-raciale et de sa société organique enracinée, contrairement au bachot ?

Boulle exprime encore sont scepticisme sur la sagesse occidentale. Quelque chose ronge cette civilisation qui a hissé la race blanche au sommet du genre humain, mais quoi ?
À propos des manifestations étudiantes : « Il en arriva à reconnaître que s’il était aujourd’hui contraint , lui, Moivre, de vivre des années dans cette atmosphère, il se sentirait excusable de beaucoup d’excès. Peut-être n’aurait-il pas approché une allumette enflammée d’un carburateur, mais rien ne prouvait non plus qu’il n’eût utilisé un de ces explosifs modernes qui transforment une ville en poussière et qui envoient cette poussière même dans les étoiles.
Après une méditation plus poussée, il conclut toutefois que cela était infiniment peu probable : Pour agir ainsi, il lui aurait fallu retrouver un instant la fougue de l’adolescence, et la combiner avec la sagesse de son âge. »


La Planête des singes

À tout seigneurs, tout honneur. En terminant, la fameuse histoire de la planête des singes.
Pour ceux qui se révolte contre la « réécriture de l’histoire », l’histoire de la Planète des singes a fait l’objet d’une révision totale de son message, par le film à succès créé en 1967 avec Charlton Heston. Le message y était bien-sûre devenu pacifiste et humaniste. Ce n’était pas le cas je crois de l’œuvre originale.

Le héros du roman est Ulysse Mérou. Son aventure commence lorsqu’il joignit une expédition à caractère privée, conçue par un savant, le professeur Antelle, en marge des grandes entreprises spatiales officielles. Il s’agit d’atteindre Soror, un satellite de l’étoile géante Bételgeuse.

Le professeur Antelle, Arthur Levain et Ulysse Mérou réussirent l’expédition allé. Survolant la planète, ils virent une géographie similaire mais non semblable à la terre. Il y avait des continents, des océans, de la végétation, mais le découpage des rives entre eaux et terres fermes ne formait aucuns dessins familiers aux terriens, la forme des éléments géographiques était différente. Plus proche, ils reconnurent la trame géométrique de villes importantes vues à vol d’oiseau. Sur la terre ferme, ils respirèrent une atmosphère semblable à celle de la terre. Ils marchèrent et trouvèrent un étant pour s’y baigner.

Approcha alors une créature féminine d’une beauté stupéfiante, mais aux manières dépourvues d’humanité. Le cerveau d’une bête dans un corps tout ce qu’il y a de plus humain, appartenant à la race blanche, souligne l’auteur. Tout inspire l’admiration la plus totale, sauf ses yeux, vide et dépourvu de toute expression. Ce comportement inspira ces réflexions à Mérou et Arthur Levain : « -Une sauvagesse, dis-je, appartenant à quelque race attardée comme on en trouve en Nouvelle-Guinée ou dans nos forêts d’Afrique? Arthur Levain me demanda presque avec violence si j’avais jamais remarqué une allure et une finesse de formes pareilles parmi les peuplades primitives. Il avait cent fois raison et je ne sus que répondre.»

Les caractéristiques physiques de l’homme blanc sont clairement établies comme le signe d’une évolution plus avancée sur la race négroïde. Les trois hommes entrèrent en contact avec les autres membres du groupe auquel Nova (tel que Mérou la baptisa) appartenait. Des individus comme elle, magnifiques et en santé, mais incapable de langage ni même d’expression faciale intelligente.

La journée suivant leur capture par ces gens, les trois hommes découvrirent la situation ahurissante prévalent sur Soror. Ce groupe d’individus à forme humaine fut l’objet d’une véritable chasse, poursuivi, massacré ou capturé par des êtres qui eux, présentaient une forme simiesque. Des singes habillés, se tenant droit, utilisant des véhicules, des armes à feu, chassaient des êtres humains! Telle était la situation : des êtres comme nous en apparence, mais sans intelligence, étaient traités comme des bêtes par des singes qui eux avaient une intelligence similaire à celle de l’humanité terrestre des trois explorateurs.

Après sa capture, Mérou eut le loisir d’étudier la société des singes. Elle est constituée de groupes raciaux distincts, soit, les gorilles, du type militaire, pratique et autoritaire, l’orang-outan, respectueux des dogmes, académicien sentencieux et le chimpanzé, le seul des trois capable d’une pensée un tant soi peu créatrice.

Après avoir due prouver qu’il était doté de la parole et d’une intelligence, il se lia d’amitié avec Zéra et Cornellius, deux savants chimpanzés avec qui il put visiter la ville pour s’apercevoir de la très grande similitude de cette société de singes et celle des homo-sapiens qu’il avait quitté sur la terre. La technologie, les transports, la science, tout ressemblait à l’Amérique du Nord ou l’Europe. Au contact d’Ulysse Mérou, Cornellius découvrit une vérité profonde, particulièrement par la visite d’une cité ancienne mise à jour par des archéologues, qui prouvait l’origine humaine de toute cette société des singes. Une poupée de forme humaine vielle de 10000 ans, ayant un mécanisme lui faisant dire « papa ». Consterné, le savant singe due reconnaître que son espèce, dépourvue elle-même de sagesse, perpétue la civilisation par un processus d’imitation. Ils ont « singé » l’être humain et réussirent même à le supplanter.

Des expériences sur le cerveau humain par les singes est le procédé utilisé par l’auteur, pour nous faire découvrir comment cette inversion des rôles arriva. Des cobayes humains sous l’influence de substances chimiques, révèlent des souvenirs inconscients non pas de leur propre vie, mais de leur espèce, des événements vécues par leur lignée il y a des générations. Avec des électrodes sur le cerveau, une femme raconta :

« Ces singes, tous ces singes, disait la voix avec une nuance d’inquiétude, depuis quelques temps, ils se multiplient sans cesse, alors que leur espèce semblait devoir s’éteindre à une certaine époque. (…) Ils deviennent arrogants. Ils soutiennent notre regard. Nous avons eu tort de les apprivoiser et de laisser une certaine liberté à ceux que nous utilisons comme domestiques. »
« Ça y est! L’un d’eux a réussi à parler. C’est certain, je l’ai lu dans le Journal de la Femme. Il a sa photographie. C’est un chimpanzé. (…) Il y en a d’autres. Le journal en signale tous les jours de nouveaux. Certains savants considèrent cela comme un grand succès scientifique. Ils ne voient pas où cela peut nous mener? »

L’homme apprivoisa les singes, il entreprit même de leur montrer à parler. Ils apprirent et par imitation, ils réussirent à prendre sa place au faîte de sa propre civilisation.
Cette relation de l’homme blanc et du singe dans le roman, illustre la relation dans le monde réel de l’homme blanc européen et de l’homme asiatique.

N’est-ce pas le caractère essentiel de l’économie extrême orientale, de saisir les inventions de l’homme blanc et de les exploiter dans des entreprises manufacturières empruntant toute leur science aux entreprises similaires en Amérique ou en Europe, avec une efficacité spectaculaire et confondante, qui met nos propres travailleurs au chômage? Les Suisses inventèrent le mouvement des montres au quartz, mais ce sont les Japonais qui les fabriquèrent. Ils ne font aucune science fondamentale, n’invente pratiquement rien en dehors de gadgets électroniques.
Le roman à un message plus profond que de s’inquiéter de notre compétitivité économique. Il s’agit plutôt de nous éveiller à la réalité de l’évolution, de nous faire sentir le grand péril encouru par notre race et la précarité de son avenir. Et j’ajoute, son inconscience, son insouciance, sa passivité, sa générosité et sa confiance envers les autres lui seront fatales.

Ce rapprochement entre asiatique et singe, abondamment souligné dans Le Pont de la rivière Kwaï, doit être entendu sans mépris. Avec leur conformité aux propagandes du moment, homophilie, antiracisme etc., les Blancs eux pourraient être associés à des moutons ou des lemmings et il n’est pas question nier les mérites des races d’Extrême orient. Cependant, comme interpréter autrement l’œuvre de Pierre Boulle ?

Le triomphe de la soi-disant raison et de la science au 18ème siècle, n’a-t-elle pas menée à une impasse ? Nous recherchons la connaissance pour la connaissance, le travail bien fait et l’efficacité comme valeurs en soit, alors qu’ailleurs, ces connaissances et cette efficacité sont appliquées à notre destruction.

La valeur en soit ne devrait-elle pas être, ce qui est bon pour les nôtres ?

1 Comments:

At 6:32 a.m., Blogger PSVA said...

fgdf

 

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